Desayuno porteño
Les « facturas », comme on appelle ici les brioches ou croissants (« medialunas ») consommés au petit-déjeuner, sont bien loin de nos viennoiseries françaises, chef-d’œuvres de pâte feuilletée tendrement beurrée, spirales fondantes et croustillantes, petites boules de mie moelleuse et dorée comme les blés, à l’odeur de cocon chaud et de petit matin…
Je les comparerais davantage aux « briosce » italiennes, non moins savoureuses, mais plus sophistiquées, parfumées à la fleur d’oranger, saupoudrées de sucre glace, recouvertes d’un sirop de sucre qui les fait briller et fourrées à la confiture, à la crème pâtissière, au chocolat, ou… ici, d’un ingrédient phare de la gastronomie argentine : le dulce de leche (cf prochain billet).
Les facturas peuvent être remplacées ou complétées par des « tostadas », tranches de pain de mie grillé, que les Argentins tartinent de « queso crema » (un fromage frais type Saint-Moret) et/ou de confiture ; un « jugo de naranja » (« jus d’orange ») bien frais, tout juste pressé, agrémente parfois ce petit-déjeuner classique d’un cocktail de vitamines idéal pour se réveiller, surtout après une nuit écourtée…
Le tout se déguste tranquillement, chez soi ou au café du coin, en feuilletant les nouvelles du jour : les cafés portègnes offrent en effet très souvent une sélection de quotidiens et de revues mis à dispositions des clients, qui peuvent ainsi faire leur propre revue de presse tout en mordant dans un croissant !
[1] La « milonga », sur laquelle l’on pourrait écrire des pages, désigne, en bref, trois choses : (1) l’endroit où les tangueros se rendent pour danser ; (2) le nom d’une soirée de tango ; (3) une danse argentine, proche du tango, également basée sur le jeu entre temps et contre-temps, mais un peu plus rapide et rythmée.