Le Centro Cultural Borges à l’heure estivale
En ce moment, il est plutôt désaffecté, car tout le monde est en congé, à se dorer la pilule sur les plages du sud de la province, ou, pour les plus fortunés, sur les plages brésiliennes. Mais sitôt que tout ce beau monde rentrera, reposé et bronzé, les activités vont reprendre et l’on ne saura plus où donner de la tête entre les expositions, projections, spectacles, lectures et conférences de tous genres…
Dès le 10 janvier, le show « Buenos Aires Pasión de tango » et la compagnie « Bien de Tango » reviennent sur scène dans deux spectacles au style différent ; un autre spectacle, toujours autour de la danse, « En mi sueños te nombro », sera dédié au flamenco et à son univers mystérieux.
En attendant, ceux qui sont restés à Buenos Aires en ce début de janvier et ont faim de culture pourront toujours se mettre quelque chose sous la dent : une sélection de 106 images du photographe Werner Bischof intitulée « El sueño de la verdad » (« Le rêve de la vérité »), une exposition audiovisuelle dédiée à Ingmar Bergman, défini comme « El hombre de las preguntas difíciles » (« L’homme aux questions difficiles », allusion à une célèbre phrase de Woody Allen) ou un atelier créatif organisé par Marga Iñiguez, une « experte en créativité » espagnole, qui expliquera « Cómo tener ideas nuevas y qué hacer con ellas » (« Comment avoir des idées neuves et qu’en faire »).
Et si rien de cette programmation estivale ne vous tente, vous pouvez toujours parcourir l’une des expositions de dessin de « La línea piensa », un projet de Luís Felipe Noé y Eduardo Stupía destiné à revaloriser le dessin et les artistes argentins qui s’y consacrent, à, selon eux, « destacar el acto de dibujar como el del desarrollo de un pensamiento lineal: una línea lleva a otra línea como un silogismo gráfico. » (« voir dans l’acte du dessin le développement d’une pensée linéaire : une ligne mène à l’autre comme un syllogisme graphique »). En ce moment, ce sont Ladislao Magyar et ses dessins que l’on peut sans détours qualifier d’érotiques, qui sont à l’honneur jusqu’au 31 janvier : quelques séries intéressantes, mais un peu répétitives, voire lassantes.
Et une fois imbibé de courbes et de traits, d’ombres et de rayures, de spirales et de droites, vous pouvez prolonger l’ivresse artistique en feuilletant des catalogues d’expositions et de beaux livres d’art au gré des rayons de la petite librairie du Centro Cultural, ou bien vous remettre de toutes ces émotions esthétiques au café du rez-de-chaussée, en sirotant un « café frappé » bien rafraîchissant par ces grandes chaleurs !
[1] « esquina » veut dire « angle » ; les Porteños ont une façon étrange d’indiquer une adresse : au lieu de donner la rue et le numéro, il donnent le niveau de l’intersection, par exemple « Chile esquina Perú », ce qui signifie : l’endroit où la rue Chile croise la rue Perú ; c’est parfois un peu approximatif…