El Calafate
C’est le début de l’après-midi, par une belle journée ensoleillée d’été ; notre avion, parti de Buenos Aires au petit matin, survole les nuages, quand soudain une percée dans la mer blanche et cotonneuse, puis émerge le bout d’un sommet, couvert de neige, et puis un autre, et enfin, tout un pan de montagnes : la légendaire Cordillère !
Peu après, l’arrivée à El Calafate offre une vue sur le Lago Argentino et ses eaux turquoises, d’une luminosité éblouissante :
atterrissage avec encore un peu la tête dans les nuages, enivrée par ces paysages, cette lumière puissante et bientôt, ce vent fort qui nous surprend à la sortie de l’avion. C’est le moment de sortir les blousons achetés récemment par 35°C, qui vont nous être d’une grande utilité sous ces latitudes ! Et dire que c’est censé être l’été… je préfère ne pas imaginer les températures hivernales !
La navette qui nous mène de l’aéroport jusqu’à El Calafate parcourt une vingtaine de kilomètres au milieu de rien : vastes steppes désertes, à la végétation sèche et rase, peuplée de pierres et de roches, de poteaux électriques et de quelques chevaux, dans une harmonie d’ocres et de gris ;
puis les premières habitations, dans le style alpin ou scandinave, chalets de bois ou cabanes au toit en pente ; beaucoup sont encore en construction, signe que cette ville est neuve, en pleine croissance ; les hébergements, de l’auberge de jeunesse sur le mode « roots » au Spa de luxe, abondent ; les agences d’excursion pour les sites environnants aussi, ainsi que les boutiques de souvenirs, les marchés d’artisanat et les restaurants de « spécialités » : au premier regard, on sent qu’El Calafate vit au rythme du tourisme qui s’y est développé depuis quelques dizaines d’années.
Mais la ville – baptisée d’après le nom tehuelche d’un arbuste épineux typique de la région, qui donne une baie bleue-noire semblable à des myrtilles – a son charme, et l’Avenida del Libertador (bien plus modeste que son homonyme porteña) constitue une agréable promenade au milieu de ses allées dallées, de ses arbustes fleuris et de ses vitrines garnies : mon Passereau n’a d’ailleurs pu s’empêcher de baver devant l’une d’entre elles…
et moi de m’arrêter étonnée face à une plante au nom étrange mais si évocateur : « orejas de cordero » (« oreilles de porc »), voilà qui pourrait constituer un bouquet fort glamour en ce moment où la Saint-Valentin bat son plein !
Arrivés à l’Hospedaje Las Cabañitas[1], chaleureusement accueillis par notre hôte, un Porteño doté d’un certain sens de l’humour, nous prenons nos quartiers dans l’une des charmantes cabanes en bois
et nous réfugions sous la mansarde (plus précisément sous l’édredon, chaud et moelleux à souhait) pour une nuit réparatrice en prévision d’une journée chargée en émotions : au programme demain, une excursion au glacier Perito Moreno !
[1] Hospedaje Familiar Las Cabañitas, Valentín Feilberg 218, El Calafate ; tel : 0054 (29) 0249-1118 ; email : lascabanitas@cotecal.com.ar ; site web : http://www.lascabanitascalafate.com/