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De Cafayate à Cachi

20 Juillet 2011 , Rédigé par Passerelle Publié dans #Voyages - voyages

18 juin 2010

 

Je quitte Cafayate dans un bus bondé de locaux chargés de sacs et de paniers abondamment remplis de nourriture et de boissons – à croire que la route sera longue… Au premier arrêt du bus, peu après le départ, se trouve un homme avec sa bicyclette et une cargaison de bananes et mandarines : il monte dans le bus, vend une première livrée de fruits aux passagers, descend du bus, recharge son stock, remonte dans le bus, vend une autre livrée de fruits, redescend dans le bus, recharge son stock, remonte dans le bus… il aura ainsi écoulé sa marchandise ! Et le bus s’emplit de fragrances de banane et de mandarine, qui mettent un peu de couleur au milieu de ces paysages minéraux impressionnants, d’une sécheresse désolante – un désert aride de poussière ocre balayée par le vent et de pierres grises, sculptées par l’érosion, qui donnent son nom à la Quebrada de las Flechas.

 

Quebrada de las Flechas 1

 

Quebrada de las Flechas 2

 

Nous arrivons à Angastaco, une sorte de « bourg-oasis » au milieu du désert de pierres ; il est 15h, l’heure de la siesta, et le silence règne : la place du village est déserte, traversée uniquement par le vent qui secoue les feuilles des quelques arbres offrant un peu d’ombre bienvenue ; c’en est presque angoissant…

 

C’est là que je dois descendre pour rejoindre Cachi : mais il n’y a pas de bus, et je dois compter sur la bienveillance d’une âme charitable pour me prendre en stop jusque-là. Je me place donc à l’embranchement de la route pour Molinos/Cachi, et j’attends…

 

Angastaco - Esperando

 

j’attends, j’attends, j’attends… pendant trois heures, à l’ombre d’un arbre, dans la tempête de sable, j’attends – l’occasion de méditer sur la vie, la mort, la solitude, la terre, l’être humain, et j’en passe. Le jour décline peu à peu, et les seules voitures qui sont passées jusqu’à maintenant n’allaient pas plus loin que le hameau d’à-côté (les habitants de la région le font comprendre aux auto-stoppeurs en formant un rond avec leur main : cela veut dire qu’ils restent dans le coin). Avant que la nuit ne tombe, j’essaye de trouver un hébergement sur Angastaco, quitte à dormir sur place et retenter ma chance le lendemain matin ; mais au moment où la femme du maire allait faire ouvrir une salle municipale pour que je m’y installe avec mon sac de couchage, une voiture s’arrête et me prend : des Français ! Mes sauveurs sont des compatriotes… quel soulagement que de pouvoir en plus parler ma langue maternelle !

 

Sur la route de Cachi, la nuit tombe peu à peu, enveloppant la vallée d’un dégradé de rose. Une petite pause à Molinos nous permet d’apprécier la jolie placette pavée qui entour l’Iglesia de San Pedro de Nolasco, avec ses clochers jumeaux, et l’Hostal Provincial de Molinos, une élégante demeure coloniale du XVIIIè siècle, aujourd’hui transformée en hôtel de charme.

 

Nous arrivons à Cachi vers 21h, éreintés par le voyage, las d’avoir été secoués pendant des heures sur une route chaotique de terre et de pierres. La voiture, les blousons, et même nos cheveux sont couverts de poussière – nous n’avons pas besoin d’un marchand de sable pour nous endormir de sitôt !

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