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Buenos Aires City Tour - suite

22 Janvier 2009 , Rédigé par Passerelle Publié dans #Voyages - voyages

Dimanche matin : ne pas manquer la « feria de San Telmo », vaste marché aux puces où l’on trouve antiquités, bibelots et artisanat ;



dans les rues bordées d’anciennes demeures coloniales et de galeries d’art se croisent habitués, touristes, orchestres et danseurs de tango, chanteurs de rue, marionnettistes et vendeurs ambulants.




Dans ce quartier bohème, l’ambiance se prête à la nonchalance, un coup d’œil à un étal, un brin de causette avec un artisan, un coup de cœur pour un magnifique habanito (« éventail ») et me voici attablée au comptoir de zinc d’un café dans le marché couvert, entre deux lampes Belle Epoque, pour savourer une délicieuse empanada :



LA spécialité argentine, savoureux petit chausson fourré à la viande, au poulet, aux légumes ou au fromage, servi chaud et fondant ; coquettes halles aux décorations de fer forgé, le Mercado de San Telmo résonne des échos des conversations, du bruit de la machine à expresso, des négociations des brocanteurs ; il y fait frais, et il y règne une douce convivialité…



 

Un peu plus loin, quelle n’est pas ma surprise en tombant sur un café typiquement français, où l’ardoise propose « soupe à l’oignon », « pot-au-feu » et « steak tartare » à manger sur le pouce avec son pichet de rouge : bref soupçon de nostalgie – ah, Paris…



 

Lieu de culte pour les tangueros (danseurs de tango), San Telmo concentre rue Balcarce les "Tanguerias" (cabarets) parmi les plus réputées de la ville : La Ventana, Casablanca, Caminito, Michelangelo... mais celles-ci sont aujourd’hui surtout touristiques, les aficionados préférant se rendre dans d’autres milongas tout aussi légendaires.

 

Dans le prolongement de San Telmo, à l’endroit précis de la fondation de Buenos Aires par Pedro de Mendoza, sur l’embouchure du Riachuelo, le quartier de La Boca offre ses couleurs vives et bariolées, son architecture de bois et de tôle ondulée directement importée de Gênes et de Naples et son atmosphère populaire portuaire :



le coeur du quartier, concentré autour de Caminito, est animé de petits commerces de souvenirs, de restaurants italiens, de peintres du dimanche et de cafés - définitivement touristique ; mais lorsque l’on s’en éloigne un peu, l’on touche du doigt la Boca authentique :



au milieu de petites échoppes et de logements modestes, voire précaires, la pauvreté affleure, quand elle ne surgit pas brutalement, d’un fond de cour où le linge sèche entre deux planches de bois – bien mince paroi… mais les rires des gamins fusent, et la bonne humeur est là.

 

De l’autre côté de Buenos Aires, et de l’autre côté de l’échelle sociale, La Recoleta[1] et Palermo forment le quartier historique de l’aristocratie et de la haute-bourgeoisie argentines : les jeunes gens de bonne famille s’y retrouvent pour trinquer sous les lustres de splendides immeubles haussmanniens, pour se promener, courir ou pédaler dans les 500 hectares du Parque Palermo, pour apaiser leur frénésie d’achats dans les boutiques de luxe des grandes marques parisiennes… Autres lieux, autre atmosphère.

 

Entre les deux, les grandes et larges Avenidas aux noms désormais légendaires : Corrientes, Santa Fé, Callao, Cordoba… autant de noms qui évoquent l’animation d’un centre dédié au commerce et au business ; au milieu, le « Boul’ Mich’ » porteño  concentre un grand nombre de librairies et rassemble les étudiants en quête de bouquins d’occasion.

 

Et si ce sont des articles de cuir que vous cherchez, dans ce pays où le bovin est roi, c’est à… qu’il faut aller : le quartier juif, où vous trouverez vestes et maroquinerie aux meilleurs prix ; l’atmosphère est y est plus tendue, la communauté se sentant menacée depuis qu’en 1992 une bombe explosa à l’ambassade d’Israël et qu’en 1994 une autre explosion détruisit un bâtiment abritant plusieurs associations ou organisations juives, faisant plusieurs dizaines de morts et centaines de blessés. L’on n’est donc pas étonné, dans ce contexte, de voir les entrées des écoles juives barricadées…

 

Sur le port, Puerto Madero est devenu LE rendez-vous VIP et trendy : les anciens docks restructurés et affectés à toutes sortes de restaurants, bars-lounge et boîtes de nuit ; grand lifting donc pour le vieux port qui a vu débarquer des millions d’immigrés, auxquels le Museo Nacional de la Inmigración[2] rend hommage, près du Terminal Retiro : retour au point de départ, la boucle est bouclée !



[1] on désigne aussi par là le Cimetière de La Recoleta, le « Père-Lachaise » porteño, où les pieux admirateurs peuvent se recueillir sur plus de 70 tombes classées monument historique et admirer les statues de sculpteurs célèbres.

 

[2] ancien centre d’hébergement aujourd’hui transformé en musée, et en base de documentation, où les descendants des immigrés peuvent  obtenir les certificats de débarquements leur permettant de récupérer la nationalité de leurs ancêtres (c’est le cas des Italo-argentins par exemple, revenus en masse en Italie au moment de la terrible crise économique de 1998-2002).

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